Paris est plein de parisiens : Saison 1 : épisode 3 : Le Pigeon
SAISON 1: LES BESTIOLES
EPISODE 3 : LE PIGEON
EPISODE 3 : LE PIGEON
Autre volatile parisien insupportable : le pigeon.
Le pigeon de Paris est parisien et à ce titre, il n’est pas sympa et tout le monde le déteste.
Ce n’est pas son job de distraire le touriste ou la mémé. Son boulot c’est pourrir la vie des autochtones. Point.
J’admets qu’une frange de la population pigeonale est payée par la Ville de Paris pour faire de l’animation devant les monuments. Et là, ils sont presque mignons et comme leurs collègues de Venise ou d’ailleurs grimpent volontiers sur votre tête pourvu que vous leur donniez du pain (beurk !!!!). Ces oiseaux-ci sont considérés comme des traîtres par leur peuple. Le peuple des vrais pigeons de Paris. Des titis pigeons si vous voulez.
1 Repérer l’oiseau :
- Le pigeon parisien est gros, sale et roucoule dans les cours d’immeuble au point du jour.
- Bien souvent, il lui manque une patte, un œil ou il bat de l’aile. En effet, il est d’une résistance hors du commun et survit, non sans quelques séquelles, après avoir percuté un scooter, être passé sous un bus ou avoir mangé des graines empoisonnées.
2 Ses méfaits :
Le pigeon parisien possède un arsenal d’armes sophistiquées afin de mener à bien ses attaques :
- Il vous crotte dessus. Comme ça, sans raison et alors que vous vous rendez à un entretien d’embauche et/ou que votre brushing est au top et/ou que votre manteau sort du pressing. Parfois, ils se mettent à plusieurs dans le même arbre afin de chier de concert sur un passant : croyez-moi c’est une expérience qui en a traumatisé plus d’un parmi les plus au fait des moeurs pigeonesques.
- Il vous afronte par surprise : qui ne s’est jamais retrouvé face à un envol de pigeons (au bas mot 50) qui décident ensemble et au même instant de quitter le square où ils glandent depuis des heures dans un nuage de plumes et de poussière ? Ce n’est pas prémédité peut-être ?
- Il rentre dans les appartements : je me souviens quand j’étais plus jeune de terribles pigeons qui habitaient la courette sur laquelle donnait la cuisine de mes parents. Et bien, dès qu’on laissait la fenêtre ouverte et qu’on quittait la pièce quelques minutes, 1 ou 2 spécimens s’installaient à l’intérieur.
Face à une telle intrusion, je dois avouer que ma sœur et moi-même perdions totalement le contrôle de nos nerfs. On hurlait à la mort comme si Guy-Georges en personne nous étripait. Et même la tête couverte d’un drap et le balai à la main, on avait un mal de chien à les faire sortir. En général, face au chaos et à l’hystérie, ils en profitaient pour chier partout.
- Il vous transmet des saloperies : c’est bien connu, et tout parisien digne de ce nom vous le confirmera, le pigeon transporte avec lui toutes les maladies connues par la médecine : peste bubonique, choléra, grippe aviaire, grippe tout court, gastro et j’en passe…
D’ailleurs seules les mamies immunisées (elles ont survécu à la terrible épidémie de peste de 1720) ou qui ont perdu le goût de la vie s’aventurent à les nourrir.
- Il se multiplie et domine par le nombre : Contrairement à la majorité parisienne humanoïde le pigeon vit en couple. Et en couple durable. Il est romantique. Et la parade amoureuse du mâle à la conquête de la pigeonne de ses rêves est un crève-cœur pour la parisienne célibataire qui se souvient précisément que la dernière parade amoureuse dont elle a fait l’objet, s’est résumée à « chez toi ou chez moi ? ».
Le couple pigeon reste soudé jusqu’à la mort et fait une foultitude de pigeonneaux. Alors que le taux de fécondité de la parisienne plafonne lamentablement à 2.0. D’ailleurs les pigeonneaux sont mystérieusement invisibles : ils sont élevés dans le secret des recoins de l’architecture de la capitale et ne sortent que lorsqu’ils sont gros et vigoureux, prêts à en découdre.
3 Se protéger :
La Ville de Paris dispose de moyens puissants pour venir à bout de ces roucouleurs (stérilisation, empoissonnement, transfert à la campagne (enfin... ça c’est ce qu’on nous fait croire)).
Le parisien lambda est un être pacifique, il met en œuvre des contre-attaques simples et non violentes. En voici quelques unes :
- Développer un 6ème sens du parisien de l’extrême : il jette de rapides coups d’œil lorsqu’il passe sous un arbre ou carrément le contourne, de même que les statues et monuments publics devenus des HLM pigeonnesques. Surtout, il ne crie pas et ne fait pas de grands gestes lorsqu’il traverse une marée de pigeons : ils pourraient s’envoler tous ensemble tout en crottant sur sa tête.
- Le parisien ne nourrit pas les pigeons (ni ne les mange d’ailleurs). Si dans la vraie vie on se sent trop seul, on invite de vrais amis à dîner : on ne pactise pas avec l'ennemi.
- Il met des grillages en haut des petites cours d’immeuble et des piques sur le bord des fenêtres : une ambiance Alcatraz de bon aloi et tout à fait trendy.
- Ce conseil-là m’a été donné par une amie proche qui le tient de sa mère parisienne pur jus : pour éviter la transmission des maladies citées précédemment, il est impératif de pencher la tête voir de se couvrir le visage lors de l’envol d’un pigeon face à soi, (autrement dit lors d’une attaque frontale).
- Dans le même esprit, on évite de câliner un pigeon blessé. Inutile de l’emmener chez un véto, c’est lui qui vous fera hospitaliser.
Voilà. J’en ai terminé avec les bestioles parisiennes. Certains remarqueront que je n’ai pas parlé du voisin ni du chauffeur de Taxi. Je ne tiens pas à me faire plus d’ennemis. J’ai déjà la L.D.M.M. (la ligue de défense du moustique métropolitain) et la A.P.C.P (l’association de protection du cafard de Paname) sur le dos.
Karine